C'est humain...
Vous arrivez à la fin de l'entretien... Vous avez survécu en répondant à peu près correctement aux questions du recruteur. Et la question qui sonne la fin de l'entretien arrive : "Auriez-vous des questions ? Des sujets que vous souhaiteriez aborder avant de nous séparer ?".
Et là... Soyez honnête... C'est la décompression, une joie intense monte en vous... C'est fini ! Et vous sautez sur l'occasion pour répondre - en prenant bien sûr un air sérieux - en faisant même mine de réfléchir : "Non, je crois que nous avons fait le tour du poste"
Et là... le savez-vous ? C'est comme si la lumière s'éteignait dans la pièce... Comme si le sol se dérobait sous les pieds du recruteur... Comme si ce dernier recevait une douche froide - pire, une douche de glaçons sur les épaules ! Vous voyez à peu près ce que cela peut produire comme sensation ? Ce-n'est-pas-a-gré-able-du-tout !
Pourquoi l'effet produit est-il celui d'une douche froide ?
Parce que cette question de fin d'entretien est l'une des QUESTIONS MAJEURES en entretien d'embauche. Celle qui concentre beaucoup d'espoir chez le recruteur.
Celle en effet à laquelle tout recruteur s'attend à ce que vous le bombardiez de questions. Sur le poste. Sur les enjeux du département en 2019. Sur ce qu'il attend de vous. Sur ce qui compte vraiment pour lui. Sur la façon dont vous pourriez résoudre son problème avec son fournisseur chinois. Sur les projets de nouvelle offre de son principal concurrent. Sur l'amélioration possible du temps de réponse de son service après-vente. Sur les synergies possibles avec les filiales espagnoles et tchèques. Sur la digitalisation de l'offre de service (tout le monde en parle et c'est complexe : un sujet en or pour poser des questions !). Plus subtil : sur ses coordonnées directes, voire sa carte de visite (ce sera plus facile ensuite pour le contacter, le relancer). Sur... bien-sûr la suite du process de recrutement.
Ce que peut traduire l'absence de questions...
De vous à moi, si vous y réfléchissez bien, il est impossible de faire le tour d'un poste en 45 ou 60 minutes d'entretien.
Et ne pas poser de questions risque de faire douter de votre motivation, de votre intérêt pour le poste. Cela peut aussi même me poser des questions sur votre compréhension des enjeux du job. Cela peut également révéler un manque de curiosité, de sens de la repartie. Pire un esprit trop scolaire, pas assez mature ou business. Cela peut aussi révéler de la timidité - ou un stress trop important par rapport à l'entretien.
Mais peu importent les raisons. Car dans tous les cas l'effet produit est négatif. Et dans certains recrutements, cela peut même être éliminatoire : la goutte d'eau qui fait basculer la décision du mauvais côté = "Non, là c'est sûr, je ne le/la prends pas".
La solution est simple : préparez-vous ! Voici une liste de 65 questions à poser...
La liste d'abord : voir une sélection de 65 questions à poser en entretien.
Et premier principe : n'attendez pas que l'on vous demande si vous avez des questions ! Posez vos questions au fil de l'entretien. Faites en sorte que cet entretien soit un entretien et non un interrogatoire. Dans un interrogatoire on répond à des questions. Dans un entretien, on répond ET on pose des questions !
Deuxième principe : préparez à l'avance des questions (cf liste). Cela vous rassurera et vous aurez un back-up si vous ne savez pas quoi poser comme question.
Mais ne vous contentez pas uniquement de cette liste. Partez aussi des besoins exprimés dans l'annonce, identifiez les zones d'ombres ou peu claires. Checkez l'actualité de l'entreprise. Allez sur Linkedin pour voir le profil de la personne qui vous reçoit. Bref, prenez le maximum d'informations. Et ce sera plus facile pour vous de poser des questions qui vous permettront de marquer des points.
Les questions sont des leviers qui révèlent votre intelligence, votre acuité intellectuelle, votre vision. Elles permettent de savoir si vous avez compris les enjeux du poste et si vous vous intéressez vraiment à celui-ci. Posez des questions qui parlent du contour du poste, du business de l'entreprise, des process internes, de l'actualité du secteur, des enjeux à venir pour le prochain semestre ou année... En faisant ainsi, vous déplacerez ce qui était un entretien d'embauche vers une discussion de travail - et je vous assure que si vous arrivez à ce résultat, vous prendrez une sacrée longueur d'avance avec les autres candidats !
Ca vaut le coup d'essayer non ?
Bonne préparation et bons entretiens !
Gilles Payet
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