Bonjour Gilles,
Je suis ulcérée ! Je viens de passer coup sur coup deux entretiens de recrutement pour un même poste. J'ai rencontré un RH et un responsable technique. J'ai appris que le poste avait été pourvu.
Et je suis sans réponse de ce recruteur malgré mes demandes répétées pour avoir quelques explications.
Pourquoi les recruteurs ne répondent-ils jamais !!
Salma
Bonjour Salma,
Avant de vous répondre sur le fond, un 1er éclairage sur votre situation en particulier. Après deux entretiens d'embauche, cette entreprise et ses dirigeants ne sont pas du tout à la hauteur en termes d'éthique et de process RH. On vous doit un minimum d'écoute et d'attention après vous avoir shortlistée puis convoquée à deux reprises. Vous avez raison d'être agacée, voire ulcérée pour reprendre vos mots.
Mon conseil est de lâcher prise, de retenir ce qui a été positif. Je le répète, vous avez été shortlistée puis convoquée deux fois : cela prouve que votre démarche (CV + LM + discours en entretien) + votre expérience, vos compétences, vos qualités humaines... les ont intéressés. Je vous conseille aussi de lâcher prise car vous êtes par définition peu de candidats à avoir été shortlistés puis convoqués deux fois (3 au maximum sans doute). Vous êtes donc par définition sur le haut de la pile pour être recontactée un jour par cette entreprise (principe de réalité - et d'efficacité).
Les raisons qui poussent en général un recruteur à ne pas répondre à des candidatures :
- il a inscrit dans son annonce le fait que si vous n'êtes pas contactée dans les 3 semaines, vous pouvez en déduire que votre candidature n'est pas shortlistée - tout le monde fait cela aujourd'hui et il faut intégrer ce process dans la gestion de vos candidatures (et de vos émotions) ;
- il estime qu'il n'a pas le temps de prendre le temps de contacter, un à un, chaque candidat pour lui expliquer les raisons d'une non sélection (mais certains, rares, prennent ce temps !) ;
- il est mal élevé (défaut humain) ou n'a pas intégré dans son éthique RH le fait de devoir vous répondre (choix professionnel). Dans les deux cas c'est condamnable bien sûr, mais vous devez intégrer aussi cette donnée de façon froide. Apprendre à ne pas être trop touchée émotionnellement par ce type de comportement. C'est comme cela, vous ne pouvez pas changer les choses. Il faut faire avec, et ce n'est pas plus grave que cela. Seule cette posture vous protège d'émotions trop négatives (et déstabilisantes) et vous permet de passer à la candidature suivante - avec toutes vos ressources internes intactes ;
- le fond du problème : objectivement, ce n'est pas facile de donner une réponse négative à un candidat.
Parfois les raisons ne sont pas claires et difficiles
Parfois les raisons ne sont d'ailleurs pas très claires. Elles sont du domaine du ressenti, du courant qui passe ou ne passe pas entre lui et vous. Cela n'est pas gênant si le recruteur n'est pas le futur manager. Cela pose plus de problème si c'est vous le manager qui recrutez - car vous aurez à travailler avec cette personne tous les jours. Ce ne sont pas donc forcément vos compétences ou vos connaissances qui font la différence. Et si c'est le cas, comment expliquer cela à un candidat ?
Personnellement, j'ai été confronté à cela à de nombreuses reprises (en tant que recruteur manager) : préférer quelqu'un pour des questions de qualités humaines. Je dois même dire que ce qui l'a emporté à chaque fois, dans les derniers instants de la décision - à candidatures égales - cela a toujours été les qualités humaines !
Et si j'ai toujours fait le choix de prendre le temps d'un entretien avec les candidats non retenus (éthique personnelle), je ne leur ai pas forcément toujours donné toutes les raisons - ou les vraies raisons - lorsque celles-ci touchaient aux qualités humaines (jugement subjectif, peur de blesser). Comment en effet dire à la personne non retenue qu'elle vous paraît un peu agressive ou un peu fermée dans ses réponses ; trop expansive ou pas assez synthétique dans ses propos ; ou encore faisant des erreurs de syntaxe dans sa façon de parler ? Ces défauts sont objectivement difficiles à communiquer à un candidat.
Et pour certains recruteurs, ils ne vont pas plus loin et ne vous communiquent rien du tout. C'est clairement un manque de courage certes, ou de savoir-faire, ou encore d'éducation, mais cela reste humain. Et l'humain est par définition imparfait...
La posture que je conseille à tous mes clients en coaching est de ne pas tomber dans le jugement. Rester froid(e) dans l'analyse. Les recruteurs ne répondent pas ? Ok c'est un fait à intégrer. Ne pas s'en émouvoir, le prendre comme une donnée de marché. Et rester concentré(e) sur ce sur quoi vous avez du pouvoir : l'analyse des besoins des recruteurs, la personnalisation de vos outils de chasse, de votre offre de service, de votre discours.
Voilà pour ces quelques points de repère Salma. En espérant qu'ils vous aideront à mieux gérer vos prochains entretiens.
Bon courage dans vos démarches (il en faut, ne lâchez rien). Et gardez en toutes occasions confiance en vous (votre moteur interne) et tenez bon le cap !
Gilles Payet
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